
« Sortir de l’économie de rente », « Diversification de l’économie », « changement de paradigme », des termes à la mode auprès d’autorité gabonaises, dont le pays est fortement endetté, mais peu développé. Entre le besoin d’argent pour investir et une dette abyssale, l’équation sévère compliquée après des années d' »évaporation financière ».
« De 2010 à 2023, nous avons disposé 18 000 milliards de francs FCFA de budget d’investissement et nous n’avons rien fait puisqu’on ne voit pas de routes, pas d’hôpitaux, pas d’écoles, pas d’université ».
Des propos tenues par Charles MBA, ministre des comptes publique et de la dette a la télévision nationale.
L’administration publique compte plus 107 000 agents pour un fonctionnement décadent. À l’exemple de la direction de l’autoroute alors même qu’il n’existe aucune autoroute dans le pays. Malgré les plans successifs, seuls 2 000 des 10.000 km du réseau routier sont « praticables » selon les données officielles.

Le réseau électrique, géré par la Société d’énergie et d’eau du Gabon, connaît de multiples défaillances.
« Aucun investissement structurant n’a été fait ces vingt dernières années » alors que les besoins en consommation énergétique ont pratiquement doublé entre 2010 et 2024, selon Steve Saurel Legnongo l’administrateur provisoire de la SEEG.Du côté des ressources naturelles les indicateurs sont au plus bas.
La production gabonaise de pétrole a baissé de moitié en trente ans, passant de 500.000 barils par jour au pic de 1996, à 250 000 barils en 2025, selon le Fond Monétaire International.

Il fut un temps où tout semblait simple. « Nous avions tout ce qu’il fallait pour réussir, pétrole, manganèse, uranium. (…) Nous avons pensé que nous n’avions rien à faire puisque tout nous tombait du ciel », dit pour le regretter Me Lubin Ntoutoume, le ministre de l’Industrie.
Alors que l’exploitation du pétrole, pilier de l’économie, génère des milliards de bénéfices annuels depuis les premiers forages des années 50, la dette n’a cessé de se creuser.
De 72,1 % du PIB en 2023, elle est passée à 73,3 % en 2024 et devrait selon les projections s’établir à 80 % pour l’année 2025.